Dès le cycle 4, les élèves apprennent à mobiliser leurs connaissances pour rédiger des textes organisés en géographie (et en histoire). Néanmoins, la difficulté pour beaucoup d'entre eux est de comprendre ce qui relève des exemples (avant de pouvoir les mobiliser, il s'agit d'abord de les identifier comme tels). Quelques pistes de réflexion sur l'organisation de la séance pour rendre explicite la notion d'exemple en géographie.
L'organisation de la séance comme outil pour expliciter la notion d'exemple
Ainsi, la structuration de la séance, à partir du moment où celle-ci est expliciter aux élèves, peut devenir un outil pour rendre explicite la notion d'exemple. Cette démarche est également utile pour rendre plus efficace la mémorisation des connaissances, en permettant aux élèves de distinguer ce qui relève des idées, de l'argumentation, de l'explication d'une part, et ce qui relève des exemples qui viennent illustrer ces idées d'autre part.
QUELQUES PRÉCAUTIONS AVANT DE COMMENCER :
Dans une séquence de géographie scolaire, il est possible de recourir à plusieurs démarches pour introduire les connaissances et les exemples. La démarche inductive part de l'exemple pour construire l'idée générale (c'est sur cette démarche que repose l'étude de cas). La démarche déductive procède à l'inverse, en partant de l'idée générale qui est, par la suite, illustrée par un exemple.
Pour ce billet, on ne prendra pas le cas où la démarche s'étale sur plusieurs séances au sein d'une séquence. Ici, il s'agit de construire la notion d'exemple, et donc de la rendre explicite à l'échelle de la séance, et de reproduire la démarche proposée sur toutes les séances de la séquences. On prend appui sur les billets proposant de rendre explicite le raisonnement géographique en proposant d'identifier, dans la structuration de la séquence, des séances qui reposent chacune sur une étape du raisonnement géographique.
Selon les objectifs d'enseignement, mais aussi en fonction des élèves, de la forme scolaire (ex : séance de 55 minutes ou de 1h20) ou encore de contraintes matérielles, ce qui est proposé sous le terme de "séance" ici peut s'étaler sur deux séances qui forment un bloc. Il s'agit davantage de réfléchir à la manière de construire la notion d'exemple en l'explicitant à l'échelle du temps court, davantage que d'imposer un rythme au sein de la séquence.
LA PLACE DE L'EXEMPLE DANS UNE SÉANCE DE GÉOGRAPHIE :
Si la place de l'exemple semble aller de soi, elle crée de nombreux malentendus cognitifs pour certains élèves. En témoignent ces élèves qui apprennent par coeur tout ce qui est écrit dans leur cahier, sans parvenir à distinguer ce qui relève des idées et ce qui relève des exemples, voire pour certains ce qui relève de la trace écrite et ce qui relève des activités. En témoignent également les nombreux cas où des élèves confondent "définition" et "exemple" face à la consigne "définir". En cycle 3, la mise en place d'un code couleurs dans le cahier (par exemple, les traces écrites en bleu et les activités en noir) ou le collage de pictogrammes pour indiquer la fonction de ce qui est dans le cahier est très utile. Néanmoins, cela ne permet pas l'appropriation de cette distinction par tous les élèves, celle-ci restant implicite pour de nombreux élèves.
1/ Expliciter le sens et le rôle de l'exemple
Il est ainsi important de ne pas laisser sous-jacent le sens et le rôle de l'exemple, ni de restreindre l'explication à la méthode des textes rédigés (développement construit / paragraphe argumenté, dissertation / composition). La fonction de l'exemple doit être explicitée dès sa mobilisation en classe.
Dans cette perspective, il peut être utile de rendre explicites les temps de la séance, c'est-à-dire de les "théâtraliser" pour qu'ils soient perçus, vécus et assimilés par les élèves. Voici deux propositions, en fonction de la démarche suivie : inductive ou déductive. Si le temps de l'explicitation du sens et du rôle de l'exemple diffère dans les deux démarches, il ne change pas dans sa mise en oeuvre. Il s'agit d'expliciter :
- ce qu'est un exemple : une situation particulière
- à quoi sert un exemple : à illustrer une idée générale, c'est-à-dire à la justifier par une description d'une situation particulière
2/ La place de l'explication de l'exemple dans la séance
Dans la démarche déductive, l'exemple intervient après la découverte des connaissances en jeu. Cette démarche est propice à la découverte de la méthode des textes rédigés, et peut accompagner cette découverte. La réactivation des connaissances en fin de séance peut alors prendre la forme "idée -> exemple" qui constitue la première partie d'un paragraphe dans un texte rédigé.
Dans la démarche inductive, l'exemple intervient avant la mise en perspective : l'exemple permet de comprendre les connaissances générales. Ici, la réactivation en fin de séance prend la forme "exemple -> idée" et permet d'entraîner les élèves à faire un retour sur l'argument et ainsi à savoir conclure un paragraphe d'un texte rédigé.
3/ La sortie de séance comme réactivation du rôle de l'exemple
Lors de la sortie de séance, il peut être très efficace de distinguer explicitement ce qui a relevé des idées et ce qui a relevé de l'exemple pendant la séance. Un code couleurs, l'utilisation de pictogrammes, ou encore une fiche distinguant deux colonnes "idée" et "exemple" peuvent être utilisés pour matérialiser cette distinction dans le support écrit des élèves.
=> Bien d'autres démarches pourraient être proposées, néanmoins l'objectif ici est d'insister sur le fait de ne pas laisser le sens et le rôle de l'exemple implicites et de ne pas en restreindre la présentation aux "seuls" moments de présentation de méthodes des textes rédigés.
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