Expliciter les attendus d'une séquence et les attendus d'une séance font partie des "rituels" de début de séquence (souvent sous la forme d'une fiche d'objectifs) et de séance (souvent sous la forme orale).
Dernièrement, je m'interrogeais sur l'appropriation concrète par mes élèves de tels rituels. Quelle place devait avoir la fiche d'objectifs ? En théorie, elle arrive en début de séquence et il y est fait rappel à chaque début de séance. Mais, pour certains élèves, le début de séance n'est pas un temps de concentration sur l'énonciation des objectifs, qui n'est pas perçue comme un "temps fort", malgré toutes les sollicitations orales. Le début du cours peut être, dans la concentration de l'élève, "parasité" par d'autres préoccupations scolaires (par exemple, se rappeler qu'on a oublié de sortir la règle du sac et le faire pour ne pas oublier, se concentrer sur les attentes formelles de l'enseignant qu'on rejoint et qui a des demandes spécifiques par rapport à l'enseignant vu dans la séance précédente, etc.). Ce "switch" des élèves d'un enseignant à l'autre, surtout pour les élèves les plus jeunes au collège, est souvent un distracteur fort pour les élèves au moment où sont énoncés les objectifs de la séance.
Quant à la fiche d'objectifs, s'il apparaît évident de la distribuer en début de séquence et de la manipuler au cours de la séquence en revenant dessus en début de chaque séance, cela ne suffit pas à son appropriation par tous les élèves. Les élèves comprenant les attendus scolaires (qui sont dans le "faire pour apprendre") investissent totalement l'outil, alors que les élèves qui ne se sont pas appropriés les attendus scolaires (qui sont dans le "faire pour faire") en survolent l'intérêt sans s'en emparer. Pour ces derniers, la distribuer en fin de séquence, au moment de la préparation de l'évaluation sommative, est davantage opératoire, tandis qu'une telle démarche défavorise les premiers.
Ainsi, il apparaît que l'énonciation orale des objectifs de la séance reliés aux objectifs de la séquence n'évoque pas à une partie des élèves une stratégie pour être dans le "faire pour apprendre". Le sens de l'énonciation des objectifs du jour n'est pas immédiat, et se confronte à l'énonciation orale.
Sans prétendre résoudre les inégalités qui découlent de cette appropriation inégale des attendus scolaires par les élèves, j'opte désormais pour une trace écrite des objectifs de la séance qui vient compléter et se référer (par une mise en page proche et "unique" dans le cahier, afin de distinguer cet outil des autres) à la fiche d'objectifs de la séquence, distribuée en début d'heure.
Le séquençage en plusieurs "encarts d'objectifs" est facilitant pour certains élèves qui sont bloqués (pour des raisons diverses : par difficulté, par peur, par paresse, etc.) face à une injonction de stratégie globale qui est inhérente à la fiche d'objectifs. C'est pour cela que nous prenons tous le temps d'amener les objectifs de la séance en début d'heure, mais c'est souvent insuffisant pour qu'une partie des élèves s'en emparent. Le double dispositif présent dans le cahier tente de résorber un peu cet écart entre ce qui est donné par l'enseignant et ce qui est approprié par l'élève.
LA FICHE D'OBJECTIFS EN DÉBUT DE SÉQUENCE
LES ENCARTS D'OBJECTIFS EN DÉBUT DE SÉANCE
Ce double dispositif permet de répondre aux appropriations différentes des élèves de la notion d'objectifs au sein d'un cours. En effet, la fiche d'objectifs est distribuée, en début de séquence, dans une version "à compléter" grâce à des étiquettes qui sont collées en fin de séquence sur la fiche d'objectifs (ce qui convient mieux aux élèves qui sont dans le "faire pour faire").
Néanmoins, les élèves qui sont dans le "faire pour apprendre" trouvent, dès le début de la séquence, la totalité des objectifs grâce aux QRCode et aux hyperliens raccourcis qui les amènent vers le site du cours où ils trouvent à la fois la fiche d'objectifs complète et tous les entraînements pour apprendre les connaissances et les méthodes.
De plus, ces élèves (tout comme tous les autres élèves) ont la possibilité de demander les étiquettes dès le début de la séquence ou en cours de séquences. Si un temps est ritualisé en fin de séquence pour que tous les élèves aient collé leurs étiquettes, chacun peut le faire bien en amont. Cela amène quelques élèves à s'emparer plus tôt dans la séquence de la fiche d'objectifs, notamment par la mobilisation à chaque séance des "encarts d'objectifs" qui correspondent aux objectifs d'une séance.
LA FICHE D'OBJECTIFS DANS SA VERSION À COMPLÉTER DISTRIBUÉE AUX ÉLÈVES
LES ÉTIQUETTES À COLLER SUR LA FICHE D'OBJECTIFS EN FIN DE SÉQUENCE
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