À la suite du partage de mon "tableau des consignes" (accessible pour les élèves à la fois sous la forme d'affichages dans le coin "aide" de la salle de classe et à l'intérieur du livret "méthodes" distribué à chaque élève mais aussi disponible dans le coin "aide", en salle d'études et au C.D.I.), ce billet revient sur une autre manière de favoriser, par l'affichage, l'acquisition des consignes en géographie, en histoire et en E.M.C.
Le "mur des consignes" est un outil très inspirant, proposé par Alexandre Balet (l'auteur du célèbre site La Classe d'histoire).
Chaque consigne est explicitée à l'aide d'une "vignette" qui comporte :
- le verbe de consigne (ex : décrire, confronter, nommer, etc.),
- la définition du verbe de consigne,
- un pictogramme associé à la consigne, qui explicite visuellement l'action à effectuer,
- d'éventuelles précisions sur les stratégies à adopter pour répondre à la consigne.
Première version du mur des consignes d'Alexandre Balet
Deuxième version du mur des consignes d'Alexandre Balet
Intérêt et usages d'un "mur des consignes" :
Le mur des consignes constitue un affichage d'aides permettant aux élèves d'accéder de manière autonome à l'étayage qui leur est nécessaire.
L'une des difficultés des élèves est de s'approprier le vocabulaire technique des savoir-faire en géographie, en histoire et en E.M.C. Dans la précipitation et/ou par manque de maîtrise des verbes de consigne, les élèves formulent des réponses qui ne correspondent pas aux questions. Par exemple, il n'est pas rare qu'un élève devant présenter un document réponde en décrivant le document (ou inversement).
Le mur de consignes permet alors une remédiation immédiate à cette difficulté, sans que les élèves n'aient à attendre que leur enseignant soit disponible (et donc en étant inactifs pendant un laps de temps). Cela leur permet également de travailler avec plus d'autonomie, puisqu'ils sont alors acteurs de la remédiation nécessaire à leur "blocage".
POINTS ESSENTIELS POUR LA RÉALISATION ET L'USAGE D'UN MUR DES CONSIGNES :
Pour être efficace (c'est-à-dire approprié comme un outil par les élèves, et non pas seulement "décoratif" dans la salle de classe), le mur des consignes doit suivre quelques "principes" :
- La cohérence entre le mur et les consignes (écrites et orales) de l'enseignant : Le mur des consignes propose une définition pour chaque verbe de consignes. Il est donc essentiel que les consignes transmises tout au long de l'année soient strictement identiques à celles affichées sur le mur des consignes. Même s'il s'agit de dire la même chose, le fait d'expliciter (à l'oral ou sur un support écrit) un verbe de consigne de manière différente de celle affichée sur le mur des consignes perdra des élèves, ne leur permettra de s'approprier le mur comme un outil en lien avec le cours. Le mur des consignes peut alors devenir purement décoratif pour un bon nombre d'élèves.
- La mise en avant constante du mur des consignes : L'affichage ne suffit pas : le mur des consignes doit être constamment évoqué, dans le cours (par exemple au moment de la transmission des consignes avant une activité, ou lors de la distribution des plans de travail/feuilles de route en début de séquence/séance), de manière explicite (l'enseignant s'arrête sur le mur de consignes, alerte sur les consignes à travailler lors de la séance, théâtralise l'intérêt de se référer au mur des consignes pour le travail attendu).
Le mur des consignes de "La Classe d'histoire" (Alexandre Balet)
QUELQUES INCONTOURNABLES POUR RÉALISER SON MUR DES CONSIGNES :
Plusieurs "principes" peuvent être suivis pour mettre en place, de manière efficace pour les apprentissages, un mur des consignes :
- commencer par recenser les verbes de consigne de la discipline et du niveau scolaire considéré ;
- définir chacun de ces verbes de consignes de manière explicite (ex : éviter de dire que "justifier" c'est "donner une justification" à des élèves de cycles 3 et 4, qui ne sont pas encore familiers avec le terme de justification) : ces définitions devront servir dans tout moment d'enseignement, pour créer de la cohérence ;
- choisir un pictogramme pour chaque verbe de consigne : idéalement, ce pictogramme sera repris sur chaque fiche d'activité (ou sur les fiches d'étayage liées à l'activité) pour permettre aux élèves de se repérer entre les attendus de l'activité et le contenu du mur des consignes ;
- penser la mise en page en gardant une très grande cohérence entre les différentes vignettes et en évitant la surcharge visuelle et cognitive (par exemple en évitant de surmultiplier les pictogrammes employés, surtout s'ils n'apportent pas de sens à la vignette et sont purement décoratifs).
Il peut être tentant de se lancer en amont dans la mise en page, notamment grâce à des outils de mise en page très attractifs (tels que Canva éducation). Néanmoins, l'efficacité du mur des consignes ne tiendra pas d'abord par son esthétique, mais bien par son contenu et par l'appropriation de l'outil dans tout moment d'enseignement.
En cela, qu'il s'agisse d'un mur des consignes affiché dans la salle, d'un tableau des consignes affiché ou collé dans le cahier, ou de tout autre dispositif, il est nécessaire pour l'enseignant d'y référer constamment ses élèves pour que ces derniers s'approprient l'outil au quotidien et s'en servent réellement.
Des réadaptations du mur des consignes et quelques liens-ressources
La version originale proposée par Alexandre Balet (La Classe d'histoire)
La version proposée par Lucas Sandré (Histoire-géographise-moi)
La version proposée par Maxime Rouchon (site La Classe !)
La version proposée Estéban De Oliveira (site Le site pédagogique de Mr Oliveira)
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