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Pratiques enseignantes et pollution numérique : le questionnaire d'une collègue-stagiaire en ligne

Pour nos jeunes collègues-stagiaires, c'est le temps de l'avancée de leurs mémoires pour le master MEEF, dans lesquels ils doivent questionner un enjeu disciplinaire, en confrontant l'apport théorique (partie 1) et une pratique avec une démarche réflexive menée en classe (partie 2). Pour la première partie, beaucoup sont tentés de réaliser des questionnaires (avec plus ou moins de réussite quant à la confection de cet outil, qui montre que l'on peut "fabriquer" des chiffres non représentatifs à partir de questions fermées aux réponses guidées par exemple). L'exercice n'est pas toujours réussi, mais n'est sûrement pas non plus la priorité de nos collègues-stagiaires.

 

Néanmoins, si le fait d'imposer la réalisation d'un questionnaire n'est pas toujours pertinent au regard des sujets des mémoires de master MEEF, certains questionnaires se démarquent, à la fois par la justesse de l'utilisation de cet outil de recueil d'informations et par le thème abordé. Parmi ceux, voici le questionnaire d'une collègue-stagiaire, partagé sur les réseaux sociaux, dont le sujet est de plus intéressants, mais surtout est posé de manière réflexive : la question des outils numériques et de leurs conséquences en termes de pollution. L'occasion de quelques éléments de réflexion, de manière éparse et non aboutie.

 

L'approche met bien en avant la question de la protection de l'environnement comme un système (démarche chère aux géographes de l'environnement) : réduire les photocopies et passer au tout-numérique n'est pas une "solution" écologique. L'enjeu est bien plus complexe : le numérique consomme des ressources (ex : envoyer un e-mail avec une pièce jointe équivaut à laisser une ampoule allumée une heure !) et pollue (ex : le numérique représente 1,5 fois la pollution du transport aérien), comme le montre l'infographie de RFI ci-dessous. Parfois, photocopier un exercice et le plastifier pour le réutiliser tel quel, en un seul jeu d'exemplaires, d'une classe à l'autre, d'une année à l'autre, pourra être bien plus écologique (même avec l'usage du plastique...) que le recours à la même version de l'exercice en numérique, avec envoi par chaque élève de chaque classe chaque année de données qui seront envoyées et stockées avec une grande consommation d'énergie et une forte pollution.

 

Si l'enjeu écologique doit être au coeur de nos pratiques, il convient de ne pas condamner le papier "par principe" d'une part (en pensant naïvement que l'équation "moins de papier + plus de numérique" équivaudrait à "moins de pollution" ou "moins de consommation"), de ne pas "sacrifier" nos pratiques pédagogiques et didactiques d'autre part. Pour faire simple, parfois cela me gêne d'utiliser des vidéos dont je sais qu'elles sont l'un des usages les plus polluants du numérique, mais l'utilisation de cette vidéo par mes élèves dans cette partie de la séquence m'est utile pour leur transmettre telle méthode, telle notion, telle connaissance. On pourrait dire la même chose du papier. Donc, adapter nos pratiques ne veut pas dire les sacrifier, mais choisir, pour chaque objectif d'enseignement, parmi les outils envisageables (au sens où ils correspondent à cet objectif d'enseignement), et non s'imposer tel outil pour tout usage.

 

Bonne continuation à Marie Boucher (auteur de ce questionnaire, que je vous invite à compléter si cela vous intéresse), dans la poursuite de son mémoire (mais plus encore dans son "arrivée" dans notre métier) !

Source : "La pollution numérique, un fléau invisible", RFI, 17 août 2019, en ligne : http://www.rfi.fr/fr/science/20190813-pollution-numerique-internet-environnement-infographie
Source : "La pollution numérique, un fléau invisible", RFI, 17 août 2019, en ligne : http://www.rfi.fr/fr/science/20190813-pollution-numerique-internet-environnement-infographie

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