Une légende pour un parcours sensible mobilisant la géographie des émotions

Pour celles et ceux qui se questionnent sur la mise en place de parcours sensibles avec leurs élèves, voici une proposition de consigne et de légende pour organiser une sortie mobilisant la géographie des émotions.

Dans la légende, les couleurs reprennent celles proposées dans l'ouvrage de jeunesse La couleur des émotions d'Anna Llenas : jaune = joie, vert = sérénité, rose = amour, bleu = tristesse, noir = peur, rouge = colère.

Cette fiche a été pensée dans le cadre d'une première sortie : elle est donc très guidante pour éviter que des élèves ne bloquent sur l'activité et n'osent dessiner leurs représentations de l'espace parcouru. Dans ce même esprit, le nombre d'émotions représentable est limité, afin de ne pas poser de difficultés sur le lexique à certains élèves.

Le choix d'appréhender l'espace parcouru par les émotions permet de mettre en exergue, lors de la reprise collective confrontant les productions d'élèves, combien l'espace n'est pas une surface neutre, mais que chacun se l'approprie, le vit, se le représente de manière différente, en fonction de son vécu, de son parcours, de ses besoins, de ses difficultés, de ses attentes, etc.

Il s'agit d'un moyen d'introduire  "la lutte des places", mais aussi la nécessité de concertation avec les usagers de l'espace lors de projets d'aménagement du territoire.

La légende est doublement divisée en deux :

• les couleurs représentant les émotions sont séparées entre émotions "positives" et émotions "négatives", c'est-à-dire que la légende distingue des espaces qui procurent bien-être et plaisir et des espaces qui procurent du malaise voire du mal-être ;

• chaque couleur est proposée en deux gradients, afin de faire apparaître, dans les productions d'élèves, les espaces bâtis des espaces non bâtis : ici, le vocabulaire est volontairement flou ("espaces pleins" / "espaces vides") pour laisser chaque élève exprimer ce qu'il se représente, dans le parcours, comme des espaces pleins et des espaces vides.

Pour prendre sens, cette activité doit être suivie d'autres parcours sensibles, avec une évolution des consignes, afin de proposer progressivement aux élèves de faire leur propre production sensible de l'espace ainsi étudié "par les pieds".