Si le terme de résilience n'apparaît pas dans les programmes scolaires, la fiche Éduscol du thème 1 de géographie en classe de seconde générale et technologique met en avant cette notion : "la résilience peut être entendue comme la capacité des sociétés à surmonter et à se remettre des catastrophes" (pp. 4-5).
Cette définition s'éloigne de celle proposée dans le glossaire de Géoconfluences qui définit la résilience comme "la capacité d’un système à revenir à son état initial après avoir été perturbé" (Marie-Christine Doceul, 2015, "Résilience", Géoconfluences, dernière modification en décembre 2021). Cette acception est un transfert de la notion d'écologie en géographie.
Pour Hypergéo, il faut prendre en compte un acception plus récente, qui se rapproche davantage de ce qui est proposé par la fiche Éduscol citée. Le retour à l'état initial ne définit alors plus la résilience.
"L’acception récente de la résilience, repose sur l’idée qu’après une perturbation le système n’est pas marqué par un retour à l’équilibre, expression d’un comportement de résistance, mais réagit au contraire de manière souvent positive, créatrice, grâce à de multiples changements et réajustements. La résilience est la propriété d’un système qui, adaptant sa structure au changement, conserve néanmoins la même trajectoire après une perturbation. Ainsi, le système préserve sa structure qualitative et partant, ses propriétés macro-géographiques s’il s’agit d’un système spatial. Le terme de résilience implique donc que le système maintienne sa structure et assure sa continuité, non pas en préservant un équilibre immuable ou en revenant au même état qu’avant la perturbation, mais au contraire en intégrant des transformations en évoluant. Dans cette perspective le changement, et la perturbation qui le déclenche, sont des éléments inévitables et parfois nécessaires à la dynamique du système et à son maintien. Selon cette approche, la perturbation n’est pas forcément un « traumatisme », mais au contraire partie prenante du fonctionnement même si localement, à l’intérieur du système, les effets peuvent être difficiles à assimiler par certains de ses éléments ou individus." (Christina Aschan-Leygonie, 2004, "Résilience", Hypergéo, 24 mai 2004).
C'est le sens de l'acception retenue par l'ex-U.N.I.S.D.R. (United Nations International Strategy for Disaster Reduction, devenue l'U.N.D.R.R. - United Nations Office for Disaster Risk Reduction) qui définit la résilience comme "la capacité d’un système, une communauté ou une société exposée aux risques, de résister, d’absorber, d’accueillir et de corriger les effets d’un danger (...), notamment par la préservation et la restauration de ses structures essentielles et de ses fonctions de base" (cité par : Patrick Pigeon, 2014, "Notion à la une : résilience", Géoconfluences, 20 mars 2014).
La polysémie du terme de "résilience" (voir notamment : Géraldine Djament-Tran et Magali Reghezza-Zitt (dir.), 2012, Résiliences urbaines. Les villes face aux catastrophes, Le Manuscrit, Paris, 357 p.) rend difficile son introduction dans la géographie scolaire. Si Patrick Pigeon note que la promotion de la notion de résilience par les Nations unies ou la Banque mondiale "la rend suspecte aux yeux de nombre de chercheurs, qui peuvent y voir des tentatives de manipulation idéologique d’inspiration néolibérale" Patrick Pigeon, 2014, "Notion à la une : résilience", Géoconfluences, 20 mars 2014), la polysémie du terme peut la rendre suspecte aux yeux des enseignants du premier et du second degrés.
Pour faire une mise au point sur cette notion, voici deux vidéos qui permettent une mise au point sémantique et théorique pour la première et une vision concrète dans l'aménagement des villes pour la seconde.
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