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Un outil : La boîte à mots

 

Dans la continuité de la réflexion sur l'identification des essentiels dans le vocabulaire de la géographie scolaire, voici un outil proposé sur la table d'aide dans la salle de classe, proposé en accès libre, pour accompagner les élèves dans leur travail en classe : la boîte à mots.

 

Sur le principe des flashcards, chaque carte propose un mot au recto et sa définition au verso. La boîte mêle le vocabulaire de la géographie (en bleu), le vocabulaire de l'histoire (en vert), le vocabulaire de l'E.M.C. (en rouge) et le vocabulaire des consignes (en violet), pour correspondre au code couleurs permanent de tous les outils de la classe et créer ainsi des repères pour les élèves.

 

La boîte, quant à elle, est divisée en deux parties. À gauche, l'ensemble du lexique est disponible. Il s'agit de permettre aux élèves de trouver des mots pertinents lorsqu'ils doivent, par exemple, décrire un paysage ou de trouver le sens d'un mot qui leur est inconnu lorsqu'ils doivent, par exemple, étudier un texte ou lire une légende. Ce côté de la boîte correspond donc au lexique, c'est-à-dire à un accès exhaustif au vocabulaire des disciplines, comprenant des mots que les élèves ne doivent pas nécessairement maîtriser (par exemple, les mots "lagune", "mangrove", "déchet" ou encore "bayou") comme des essentiels. Dans cette partie de la boîte, les cartes sont rangées par ordre alphabétique, séparées par des repères de lettres (un peu comme dans le principe d'un répertoire alphabétique).

 

À droite, les cartes sont moins nombreuses et triées par disciplines, séparées par des repères de couleurs (qui reprennent le code couleur habituel : bleu pour la géographie, vert pour l'histoire, rouge pour l'E.M.C. et violet pour les consignes). Les cartes proposées sont des doublons : elles sont déjà présentes du côté gauche de la boîte, mais elles sont sélectionnées comme des essentiels, c'est-à-dire que cette partie de la boîte regroupe les notions que les élèves doivent retenir à long terme, savoir expliquer et savoir mobiliser à bon escient. On y trouve, par exemple, les termes de "mondialisation", de "paysage", de "territoire", d' "espace", de "risque", de "ressource", etc.

 

Cette deuxième partie de la boîte est complétée par des pochettes (au fond à gauche de la photographie), qui reprennent exactement les mêmes cartes que la partie "notion" de la boîte, mais sont triées par ordre alphabétique. Si la boîte à mots doit rester sur la table d'aide en permanence, les pochettes peuvent être transportées par les élèves sur leurs îlots.

 

 

UN INCONVÉNIENT : Le temps de conception

La conception de cet outil a été très chronophage (plusieurs années). Dans un premier temps, il a fallu constituer un lexique complet avec des mots identifiés par les thèmes au programme, qui s'est complété au fur et à mesure des années par des mots qui bloquaient les élèves parce qu'ils n'étaient pas acquis (ex : "édifice"). Ce lexique continue d'être complété progressivement et vise l'exhaustivité. Dans un second temps, il a fallu vérifier l'opérabilité des définitions proposées (certaines ont été retouchées au fur et à mesure de leur manipulation par les élèves pour être le plus explicites possible). Enfin, est arrivé le temps de la réalisation de la boîte, avec l'écriture de chacune des cartes (ce qui est assez long).

 

 

UN AVANTAGE : La manipulation autonome par les élèves

Longtemps, je disposais de dictionnaires sur la table d'aide et j'invitais mes élèves à aller, de manière autonome, les consulter pour lire les définitions proposées. Mais les dictionnaires "ordinaires" proposent vite une impasse.

 

Pour ne donner qu'un exemple, un aménagement est défini, dans les dictionnaires "ordinaires" comme une "action, manière d'aménager", ce qui n'aide pas l'élève qui ne sait pas ce que signifier "manéger". Et la définition du terme "aménager" est multiple : "1. Arranger un lieu, un local, en disposer les éléments en vue d'un usage précis ; 2. Installer quelque chose dans un ensemble plus vaste ; 3. Pourvoir une habitation du confort nécessaire ; 4. Arranger un texte, éventuellement le modifier, pour qu'il convienne à quelqu'un, qu'il soit plus adéquat à une situation". Pour un élève qui découvre le terme d'aménagement, le recours au dictionnaire peut être une perte de temps, dans la mesure où il ne sait toujours pas ce qui signifie un "aménagement" en géographie.

 

Le recours aux dictionnaires de la géographie dans la salle de classe peut être utile au lycée (et encore, pas pour tous les élèves, du moins pas ceux qui n'ont pas tous les acquis du vocabulaire de la géographie en arrivant au lycée), mais est fort complexe pour des collégiens.

 

Ma première idée était d'utiliser un répertoire alphabétique pour constituer le lexique, associé aux pochettes pour les notions-clefs. Néanmoins, les formats des répertoires alphabétiques ne correspondent pas toujours au besoin. Par exemple, le vocabulaire de l'histoire, de la géographie, de l'E.M.C. et des consignes est très conséquents pour la lettre "C" (j'ai environ 200 cartes pour cette lettre), alors qu'un répertoire alphabétique ne permet pas d'étendre certaines lettres, le nombre de pages étant figées.

 

Deuxième idée, j'envisageais de recourir à un lexique imprimé en plusieurs formats : un lexique général avec les définitions dans les couleurs qui respectent le code couleur, un lexique pour la géographie imprimé sur du papier bleu, un lexique pour l'histoire sur du papier vert, un lexique pour l'E.M.C. sur du papier rose/rouge, et un lexique pour les consignes sur du papier mauve/violet. Cette idée n'est pas abandonnée, mais n'est pas finalisée. Pour éviter d'imprimer moult exemplaires à chaque actualisation (ajouts de nouveaux termes, réécriture de certaines définitions) et ainsi gâcher beaucoup de papier, j'attends pour l'heure de finaliser totalement mon lexique initial (pour l'instant disponible sur le site accompagnant mes cours, ce qui a l'avantage de pouvoir le compléter librement). Il me faudra encore quelques mois pour aboutir à cet outil (notamment parce que, n'ayant jamais fait le programme de troisième, il me manque beaucoup de termes en histoire sur les XXe et XXIe siècles, mais aussi parce que je pense "éplucher" davantage les programmes des lycées général, technologique et professionnel pour tenter de produire un outil très complet avant de me lancer dans les impressions).

 

L'idée du format de la boîte à mots n'est donc pas apparu immédiatement. C'est en constituant pour la table d'aide d'autres boîtes (des boîtes à questions, que je présenterai prochainement dans un autre billet) que l'idée à émerger, parce que la boîte à mots présente l'avantage de proposer l'outil avant qu'il ne soit totalement complet et de pouvoir le compléter, voire le remanier (retirer une carte pour en réécrire la définition, par exemple) progressivement.

 

En définitive, si l'idée n'est pas celle qui m'est venue en premier, elle me satisfait pleinement car elle met en avant la différence, au sein du même outil, entre le lexique (partie de gauche) et les notions-clefs (partie de droite). De plus, elle s'intègre davantage dans les rituels de boîtes à questionnement et les outils Quizlet proposés sur le site d'accompagnement du cours, en ritualisant la manipulation des flashcards.

 

La boîte à mots a désormais deux usages pour les élèves :

  • permettre un accès autonome au vocabulaire pour aider les élèves à s'approprier le sens des documents qu'ils sont en train d'étudier ou des consignes qu'ils doivent suivre ;
  • offrir en fin de séance un temps de ritualisation autour des notions-clefs avec lesquelles les élèves s'entraînent pour mémoriser, de manière répétée, les notions-clefs essentielles à leur compréhension et à leur manipulation du vocabulaire.

 

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