La notion de paysage croise l'ensemble du programme de géographie, tous niveaux confondus. Pourtant, elle ne relève pas de "l'évidence" pour les élèves. Sa récurrence peut même entraîner des malentendus, tant chaque enseignant pourra se dire que la notion a été définie dans les années précédentes ou doit l'être dans les années suivantes, dans le parcours de l'élève.
INITIER À LA NOTION DE PAYSAGE À PARTIR DE L'ESPACE PROCHE EN CYCLE 2 ET À PARTIR DE L'ESPACE MONDIAL EN CYCLE 3 :
La notion de paysage peut être définie en cycles 2 et 3 comme "ce que l'on observe, que l'on voit dans l'espace". À ce stade, l'initiation à la dimension paysagère peut se faire à travers la description de paysages et la découverte de différents types de paysages, à l'échelle locale en cycle 2 et à l'échelle mondiale en cycle 3.
Plusieurs compétences se prêtent particulièrement bien à cette entrée paysagère :
- en cycle 2 : observer, décrire, comparer ;
- en cycle 3 : observer, décrire, comparer, définir la fonction de l'espace.
En cycle 2, la comparaison entre deux organisations de l'espace, l'une urbaine et l'autre rurale, permet d'initier les élèves aux contrastes spatiaux, à partir de l'espace proche des élèves (urbain ou rural) auquel est comparé un espace "opposé" (rural ou urbain, en fonction de l'espace proche de l'école). L'entrée paysagère peut, ici, être un moyen de faire comprendre aux élèves que l'organisation de l'espace se traduit par des paysages.
En cycle 3, la confrontation et la comparaison des types de paysages à l'échelle mondiale permet la consolidation de l'observation et de la description des paysages.
LE PAYSAGE DANS LE RAISONNEMENT GÉOGRAPHIQUE EN CYCLE 4 :
En cycle 4, la dimension paysagère complète l'initiation au raisonnement géographique en confrontant plusieurs paysages par rapport à l'objet géographique en question :
- où ? => comparer les paysages permet de caractériser la répartition spatiale d'un objet géographique ;
- pourquoi ? => l'analyse des paysages permet de comprendre le rôle des acteurs et de leur aménagement dans l'inégale répartition spatiale d'un objet géographique ;
- quelles conséquences ? => la confrontation des paysages permet de mettre en avant les conséquences de l'inégale répartition spatiale d'un objet géographique en analysant la manière dont les sociétés s'y sont adaptées.
Par exemple, pour les questions portant sur les ressources (eau, énergies, alimentation) (thème 2 de la classe de 5e : "Des ressources limitées, à gérer et à renouveler"), la dimension paysagère permet aux élèves de s'approprier la spécificité de la géographie pour l'étude de ces objets vus également, avec une autre démarche, en sciences de la vie et de la terre (exploitation des ressources naturelles) et en physique-chimie (les formes d'énergie). La comparaison de paysages face à la disponibilité en eau douce ou face au type d'agriculture qui y est produite permet de faire réfléchir les élèves à la question de l'inégale répartition et de l'inégale accessibilité des ressources. L'analyse d'un paysage de barrage permet de mettre en avant le rôle des acteurs et des aménagements dans l'accessibilité de la ressource. Ou encore, la confrontation entre une photographie montrant la surconsommation en eau dans les quartiers touristiques de Las Vegas, une photographie montrant les canaux dérivant l'eau du Colorado pour alimenter les besoins de Las Vegas et une photographie montrant l'aval du Colorado asséché permet de faire réfléchir les élèves aux conséquences économiques, sociales et environnementales de certains aménagements.
=> Ainsi, une approche progressive du paysage peut être introduite dès le cycle 2 en construisant progressivement cette notion avec les élèves (comme illustré avec les trois documents proposés).
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