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S'orienter : quelques astuces pour transmettre les points cardinaux

Il existe de nombreuses propositions en ligne pour faire apprendre les points cardinaux et la rose des vents en ligne. Ces repères sont essentiels dans de nombreux exercices en géographie : localiser un lieu/un espace, situer un lieu/un espace, repérer un lieu/un espace, décrire une carte, expliquer une carte, etc.

 

L'acquisition de ces repères est travaillée en cycles 2 et 3, et les partages en ligne d'activités montrent bien l'importance de la répétition et de la continuité dans l'appropriation de ces repères géographiques par les élèves.

 

L'une des difficultés pour les élèves reste d'associer le Nord au haut, le Sud au bas, l'Est à la droite, et l'Ouest à la gauche.

 

Or, si les directions droite/gauche/en haut/en bas sont des directions relatives (c'est-à-dire qu'elles sont changeantes en fonction de la position de l'observateur), les points cardinaux sont des directions absolues (c'est-à-dire qu'elles ne changent jamais, quelque soit la position de l'observateur).

 

Et c'est souvent le point que les élèves ne s'approprient pas totalement (utilisant donc, pendant des années, par réflexe, les directions relatives "en haut"/"en bas"/"à gauche"/"à droite", par exemple pour décrire une carte ou pour situer un lieu).

 

Il me semble que l'aspect absolu des points cardinaux doit être davantage explicité, mis en avant, et ce dès les premiers apprentissages liés aux points cardinaux. Ainsi, dans les activités trouvées en ligne, et plus encore dans les propositions d'évaluation, on trouve très souvent des roses des vents totalement vierges, pour lesquelles l'élève doit compéter toutes les directions. Par cet usage, on induit indirectement et involontairement l'idée fausse que le Nord est toujours "en haut".

 

Transmettre les points cardinaux comme des directions absolues revient à faire comprendre aux élèves que le Nord leur donne toujours les autres directions. La rose des vents est un outil pour trouver toutes les directions à partir du Nord. Mais, le Nord, lui, ne doit pas être "deviné" sur la rose des vents : il doit être trouvé à partir d'autres outils : la direction est précisée sur une carte (l'élève doit chercher l'orientation de la carte, le Nord n'étant pas toujours "en haut" des cartes !), et, sur le terrain, la boussole indique le Nord.

 

Pour ne pas amener d'amalgame entre Nord et "en haut", il faudrait donc être vigilant à ne plus proposer d'exercices avec des roses des vents totalement vierges, qui sous-entendent de placer le Nord "en haut".

 

Le monde selon Stuart McArthur (1979) : une représentation cartographique centrée sur l'Australie, qui bouleverse les repères européens-centrés
Le monde selon Stuart McArthur (1979) : une représentation cartographique centrée sur l'Australie, qui bouleverse les repères européens-centrés

Pour compléter ce principe, il convient de présenter aux élèves des cartes du monde qui ne sont pas centrées selon les normes imposées par les projections européennes qui placent l'Europe au centre de la carte du monde (représentation assez logique pour des Européens, l'Europe étant alors le point de référence de ceux qui ont produit ces projections).

 

L'une des plus célèbres illustrations de la fausse idée "le Nord est le haut" est le recours à la carte de l'Australien Stuart McArthur qui centre la représentation plane du monde à partir de son point de référence : l'Australie. En faisant manipuler cette carte à de jeunes élèves, l'amalgame "Nord/en haut" devient caduc, puisqu'ici c'est le Sud qui est positionné "en haut de la carte".

 

Manipuler les globes terrestres, idéalement sans pied (le pied étant évidemment pratique pour poser le globe terrestre, mais ayant le désavantage, ici, de reproduire cette fausse idée du "Nord toujours en haut"), est une autre activité à mettre en place pour permettre aux élèves de comprendre que les représentations du monde ne posent pas toutes le Nord "en haut" (voir cet ancien billet pour fabriquer des globes terrestres en classe).

 

Pour que les élèves s'approprient l'idée de direction absolue (et donc l'intérêt de connaître et d'utiliser les points cardinaux), les activités doivent bien mettre en avant les deux temps du raisonnement que l'élève doit mener :

  1. Je cherche le Nord avec les outils à disposition : soit en repérant l'orientation sur un document, soit en utilisant la boussole sur le terrain.
  2. À partir de la position du Nord, grâce à la rose des vents, j'en déduis les autres points cardinaux.

 

Exemple d'activité proposée en Accompagnement personnalisé (A.P.) en classe de 6e


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