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Des fiches "vocabulaire" pour accueillir un élève allophone en géographie

 

Accueillir un élève allophone dans sa classe, surtout en cours d'année, n'est jamais chose aisée. Les recommandations des collègues de F.L.E. (français langue étrangère) visent à ne pas traduire à l'élève dans une autre langue (par exemple l'anglais) l'enseignement et les consignes, afin de faciliter son immersion et son apprentissage de la langue française. Il est vrai qu'ainsi, ces élèves progressent en langue française à une vitesse incroyable. Mais cela laisse l'enseignant dans sa classe seul face à un élève qui ne comprend pas, les premières semaines, un mot de ce qui se passe... Il est alors difficile et éprouvant de voir cet élève (souvent ils sont d'un calme et d'une patience incroyables face à cette situation qui doit être très pénible et fatigante pour eux !) écouter un cours qu'il ne comprend pas.

 

Voici donc quelques fiches de vocabulaire que je fournis aux élèves allophones lors des premières séances de géographie (en collège), à leur arrivée, lorsque aucun mot de vocabulaire en français ne leur permet encore de saisir partiellement le cours. Rien d'exceptionnel, il s'agit seulement de leur permettre de se fabriquer un petit lexique de géographie avec des mots de vocabulaire qu'ils croiseront dans l'année. L'élève dispose de son dictionnaire français/langue maternelle pour réaliser ce travail.

 

Le choix s'est porté sur des mots de vocabulaire "illustrables", car il s'agit de laisser l'élève en autonomie et d'être en activité dans la classe comme les autres élèves. Les notions plus complexes viendront plus tard dans l'année, à mesure que l'élève maîtrisera la langue français.

 

De plus, le choix d'avoir des pictogrammes sur les fiches a une double utilité : permettre à l'élève d'être en autonomie et de ne pas "subir" le cours du fait de sa non-maîtrise de la langue française d'une part ; réutiliser ces pictogrammes dans les futures fiches d'activités dès que l'élève commencera à avoir une maîtrise de la langue française lui permettant d' "intégrer" le cours (fiches adaptées grâce à des questions simples, mais aussi le recours au pictogramme pour lui signaler le vocabulaire important et lui permettre une meilleure compréhension de l'exercice).

 

Il s'agit également de proposer une activité qui permette d'éviter que d'autres élèves maîtrisant sa langue maternelle dans la classe ne lui traduise chaque partie du cours, afin de lui permettre de progresser, par immersion dans le contexte linguistique, en langue française.

 

Enfin, il s'agit de partir de mots de "base" car l'enseignement de la géographie n'est pas obligatoire dans le primaire dans de très nombreux pays dans le monde : cela peut déjà être une semie-découverte pour l'élève, et il est important de consolider ce vocabulaire avant d'aller plus loin.

 

Dans cette perspective, deux types de fiches "vocabulaire" sont proposés aux élèves à leur arrivée dans la classe :

Toutes deux sont construites dans la même démarche : associer un mot de vocabulaire clef à un pictogramme, qui sera plus tard réutilisé dans toutes les fiches d'activités adaptées aux élèves UPE2A / EANA / FLE dans l'année.

 

À noter que faute de pictogrammes évocateurs, j'ai parfois restreint mes choix pour certains mots de vocabulaire qui auraient pu être plus judicieux d'intégrer. La volonté de reproduire les mêmes pictogrammes de fiche en fiche est donc à la fois un atout pour la mémorisation et la compréhension de l'élève, mais aussi une contrainte vis-à-vis du vocabulaire lui-même. Si la réutilisation des pictogrammes dans d'autres fiches au cours de l'année n'est pas faite, il pourrait alors être moins contraignant d'illustrer sur de telles fiches les mots de vocabulaire avec des photographies (ce qui étend nettement le champ des possibles en termes de vocabulaire, par rapport aux pictogrammes).

 

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Commentaires: 2
  • #1

    Bénédicte Biron (samedi, 03 octobre 2020 18:54)

    Merci pour ces ressources très intéressantes !

  • #2

    Enseigner la géographie (dimanche, 04 octobre 2020 20:39)

    Merci Bénédicte ! Elles sont encore très perfectibles, mais ce n'est pas toujours simple d'accueillir, sans ressources, en histoire et géographie, les élèves allophones !